Un grand merci

A la Direction du Développement et de la Coopération Suisse

 Un grand merci au Peuple Suisse

 


Le Liban Sud, sept mois après la guerre
La vie reprend lentement ses droits

 

 

C'est dans un souci de transparence qu'un groupe de journalistes a été invité, par l'ambassade de Suisse, à visiter divers villages au Liban Sud, pour constater ce que l'aide humanitaire helvétique a réalisé en projets de reconstruction. Sept mois après la fin de la guerre, la vie reprend lentement le dessus dans cette région sinistrée.

 

«Voici l'homme qui a tenu ses promesses. Le délégué à l'Aide humanitaire de la confédération suisse, Toni Frisch, a bien réussi son pari». C'est en ces termes que Frederich Steinemann, coordinateur de la Direction du développement et de la coopération suisse (DDCS), présente Toni Frisch, venu exprès au Liban pour vérifier le travail accompli. En effet, le résultat est impressionnant. Le sud du pays renaît de ses cendres incontestablement et ce, grâce au soutien international et à celui de l'ambassade suisse.


Dès la fin de la guerre, l'ambassade suisse s'est lancée le défi d'assister les Libanais par l'entremise de la Direction du développement et de la coopération. Actuellement, malgré la situation déplorable qui prévaut encore dans certains villages du Sud, la vie reprend ses droits. Le matin, les enfants sont à l'école, les magasins sont ouverts. En bref, malgré tout ce qu'ils ont enduré, les habitants du Sud goûtent à nouveau aux plaisirs simples de la vie.


Dans tous les villages visités, ce qui frappe, c'est le courage des habitants. La tournée commence à Bani Hayyan. Dans cette localité, la contribution suisse se fait en espèces. L'argent est versé, par exemple, à des agriculteurs ou à des bergers. Karl Friedrich Glambitza, architecte, explique comment certaines maisons ont été endommagées ou détruites. L'objectif de la Direction du développement et de la coopération est d'aider financièrement à la réparation. Ce qui a permis aux familles de contrôler leurs propres conditions de vie.

 

Autre conséquence : réhabiliter l'économie locale et restaurer la vie normale dans les villages. Le cas de Mohammad Jaber est remarquable. Ce berger est resté dans son village durant la guerre de juillet-août. Sa maison a été presque entièrement détruite. Aujourd'hui, il a pu acheter, de nouveau, 60 chèvres et réparé une partie de sa maison. Ce village n'a reçu de l'argent que de la Direction du développement et de la coopération suisse.


En face du village de Bani Hayyan, se trouve Talloussa, où la DDCS a aidé à la réhabilitation de l'approvisionnement en eau. Ce projet a pris en charge le forage d'un puits de 510 m de profondeur, ainsi que la fourniture et l'installation du matériel de pompage nécessaire. Le puits de Talloussa fournit l'eau aux 1500 habitants du village. Là également, beaucoup d'entre eux sont des agriculteurs. C'est pourquoi leur fournir un accès à l'eau est un moyen de les aider à assurer leur subsistance.


Parallèlement, l'aide suisse consiste, aussi, à réhabiliter des écoles. A la fin de la guerre, plus de 800 écoles se trouvaient dans un état déplorable. La Direction du développement et de la coopération a apporté son aide à la reconstruction de 63 écoles. 900000 dollars américains sont alloués, de ce fait, pour la reconstruction des plafonds, fenêtres, installations sanitaires, murs, électricité et pour la fourniture de meubles dans les écoles Au total, 21000 élèves ont pu reprendre leurs études au début de l'année scolaire.

Maroun al-Ras renaît

La tournée au Sud se poursuit jusqu'à Maroun al-Ras, et précisément à la municipalité, où les Israéliens s'étaient installés durant la guerre contre le Liban. Les affrontements entre le Hezbollah et l'armée israélienne ont coûté très cher aux habitants du village. Presque la moitié des aides suisses en espèces est ainsi consacrée à la reconstruction de ce village, où des centaines de maisons ont été rasées ou sérieusement endommagées. Les propriétaires reçoivent une contribution aux dépenses effectuées pour réparer leurs maisons. De la sorte, seules les maisons dont les dommages sont estimés à moins de 10000 dollars ont bénéficié de l'aide à la réparation. La politique de la direction est la suivante: «Sachant qu'on ne peut couvrir la totalité des pertes, explique Toni Frisch, notre but est de contribuer à la réhabilitation, en faisant sentir aux habitants qu'ils ne sont pas oubliés». Pour cela, une collaboration s'est établie avec certaines ONG libanaises. Elle leur a donc versé 180000 dollars. Ces ONG gèrent des projets dans différents domaines: travail avec les jeunes, gestion des traumatismes, santé, eau, hygiène et distribution des aides...


Khadija vit toujours à Maroun al-Ras. Cette femme courageuse, issue d'une famille nombreuse, est restée avec sa mère dans cette maison entourée de verdures. Les soldats israéliens sont même arrivés près de chez elle. Durant toute la guerre, elle est privée de nourriture. Mais Khadija a survécu envers et contre tout. Très fièrement, elle retrace son combat sans rien omettre. Elle remercie les Suisses pour leur aide financière, puisque ces derniers sont les seuls à lui avoir offert une somme d'argent lui permettant de reconstruire sa maison et d'offrir à sa mère les soins médicaux dont elle a besoin.
Outre la famille de Khadija, elles sont quelque 700 familles dans six villages du Sud à avoir reçu des contributions en espèces selon leurs besoins. L'objectif est de permettre aux familles de s'assurer les conditions de vie de base dans leurs maisons endommagées. Au total, 670000 dollars ont été accordés aux bénéficiaires.


La visite de Maroun al-Ras achevée, nous traversons la ville de
Bint-Jbeil. Ici, la surprise est totale. Un souk s'est installé en plein centre du village. Les habitants sont nombreux à se précipiter pour faire leurs achats. Bint-Jbeil aspire à la vie.


A
Kafra, l'aide a permis l'accès aux traitements médicaux.
Et pour cause : pendant la guerre, une grande partie des dispensaires ont été endommagés ou détruits. Un conteneur médical a été installé au centre du village. C'est la Croix-Rouge libanaise qui gère les consultations, y compris le contrôle du personnel médical et la fourniture de médicaments, alors que la municipalité se charge, elle, de l'entretien des installations.

 
L'infirmière, qui s'occupe de ce dispensaire, explique qu'elle accueille, chaque jour, presque 20 malades. Ce conteneur n'accueille pas uniquement les patients de Kafra, mais assure aussi des traitements aux habitants d'environ 15 villages voisins.
Actuellement, assure-t-elle, les malades qui viennent le plus sont surtout sous stress. «C'est, sans doute, à cause de la guerre, mais c'est aussi dû aux répercussions de cette dernière. La plupart craignent pour l'avenir de leurs enfants».
De plus, la DDCS a
installé cinq conteneurs médicaux provisoires d'urgence à
Marwahine, Ghandourié, Khiam et Rashaf. 150000 dollars américains ont été versés pour l'installation et le fonctionnement de ces conteneurs.

 
La tournée s'achève à
Maaraké. La plupart des habitants de ce village sont des agriculteurs et leur travail dépend hautement de l'accès à l'eau. Ici, les conséquences de la guerre de juillet-août se font encore sentir. C'est surtout le système d'approvisionnement en eau qui a subi des dégâts importants. D'ailleurs, la communauté internationale avait réagi rapidement pour faire face à cette situation difficile. Elle avait assuré, pendant la phase d'aide urgente, le transport intensif de l'eau par citerne et, à plus long terme, elle a assuré la reconstruction des installations endommagées d'adduction en eau.

 
A ce titre, la direction a alloué 225385 dollars pour gérer deux projets de reconstruction d'installations d'adduction en eau. Le premier projet concerne le village de
Talloussa et le second comprend justement la construction d'un réservoir de 200 m3 à Maaraké. Le but : fournir de l'eau à environ 6000 personnes. Autre objectif : assurer l'eau potable ainsi que l'eau d'irrigation à une région de 5 km2. En gros, les projets lancés par la Suisse après la guerre de l'été dernier seront achevés d'ici le mois de mai.

 

D'autres projets

Deux conséquences désastreuses de la guerre continuent de peser sur le Liban. La marée noire et les bombes à fragmentation qui jonchent encore le terrain au Sud et dans certaines régions au nord du Litani. A ce sujet, la DDCS s'est aussi mobilisée.


Après le bombardement des réservoirs de carburants de la centrale électrique de Jiyé, 15000 tonnes de carburants se sont déversées dans la mer. Résultat : une grande partie du littoral a été polluée ainsi que la réserve naturelle des îles Palmiers. La direction a alors alloué 527000 dollars pour une opération de nettoyage. Les activités ont visé l'élimination des carburants et des segments qui risquaient de se répandre à nouveau, en fonction des conditions maritimes. Les pêcheurs locaux ont participé au nettoyage. Ce qui leur a permis, en quelque sorte, de compenser leur perte de revenus causée par la marée noire. Parallèlement, la direction tient à libérer le pays du danger des mines. Ainsi, en collaboration avec le Département fédéral de défense, Protection civile et sport, elle a fourni 3300 systèmes spéciaux de déminage qui permettent de déminer des régions, où les bombes à fragmentation sont difficiles à atteindre et à faire exploser.

Lyon, 17 Mars 2007

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