Lettre ouverte à Madame Ségolène ROYAL


Chère Madame,

Je dois d’abord vous remercier d’avoir eu l’initiative d’écouter toutes les parties libanaises, sans aucune exception, initiative qui n’a certainement pas plu à BUSH.

Ceci étant, j’aimerai revenir sur deux notions que votre aviez abordées lors de votre dialogue avec un de nos députés du Hezbollah et à la fin de votre rencontre.

 

La première est celle d’entité d’Israël.

L’entité évoquée par notre député, si vous l’aviez écoutez, diffère totalement de celle qui vous revenait à l’esprit. La vôtre, de par votre imprégnation matérialiste, ne pouvait s’agir que d’un espace géographique.

Peu importe pour moi que cet espace soit nommé Israël ou Palestine, car ce n’est pas l’étiquette qui m’intéresse.

L’entité d’Israël a été de tous les temps, depuis la promesse faite par l’occupant anglais jusqu’à nos jours, un espace plus profond, plus compliqué que vous le croyez : c’est un espace idéologique, hier en quête d’un espace vital économique et aujourd’hui en quête d’autres territoires qui devront absolument être conquis et rattachés à cet espace vital acquis par la violence, sous la complicité de toutes les nations.

Notre député, poursuivant son discours, vous avait pourtant soufflé la réponse en comparant cette entité à l’espace idéologique nazie qui, en quête d’espace économique vital, ne pouvait échapper à sa logique d’occupation de territoires d’autrui, de massacres, de génocide et de fascisme.

 

La seconde notion que vous aviez évoquée lors de votre rectification ou de votre éclaircissement, à la fin de la rencontre, est celle de globalité de la politique américaine.

Vous êtes en droit, surtout en période électorale, de rappeler l’amitié franco-américaine et les points de convergence liant la France à la politique globale de BUSH à travers le monde.

C’est votre droit, démocratie oblige, et j’aurais tant souhaité, dans mon Pays, jouir de ce même droit en protégeant sa souveraineté et en pratiquant la démocratie exigée par mon Peuple.

Cependant, j’aimerai vous apporter une toute petite précision, à moins que vous le sachiez et que l’opportunité ne vous permette pas de l’accepter.

La politique globale américaine à travers le monde se juge d’abord et avant tout par ses actes et ses conséquences et non par les beaux discours vides et stériles sur la démocratie, les réformes, les droits de l’homme, les libertés, etc.

Des registres de l’Histoire de l’Humanité sont là pour témoigner des ses actes et ses conséquences : le Vietnam, le Chili, Cuba, le Nicaragua, le Venezuela, le Mexique, l’Afrique du Sud d’avant Mandela, le Soudan du temps du grand dictateur Noumeyri, l’Afghanistan, les bases militaires rapprochées et en alerte permanente pour venir rapidement et efficacement au secours des dictatures d’Asie, l’Iraq, la Palestine, le Liban.

Cette liste est loin d’être exhaustive et pour boucler la boucle la soumission de l’O.N.U. à cette politique globale, puis comme cela ne suffisait pas la santé environnementale de notre globe sérieusement menacée par elle.

Il y a des pages qui, étalées, feront le tour de notre globe et réfuteront la justesse de vos propos.

 

Chère Madame, sachez que les temps modernes, certes dansent encore au rythme de l’ultime développement de l’impérialisme, mais aussi commencent à se mettre au diapason des luttes des peuples pour leur dignité.

 

Chère Madame, je tiens encore une fois à vous remercier pour votre persévérance à témoigner de l’énorme et pacifique élan de mon Peuple, en ce premier décembre 2006, pour la souveraineté du Liban et pour l’authentique démocratie.

Mon Peuple espère un jour entendre les battements de votre cœur car le cœur d’une femme bat autrement,

 

 

Raymond RICHA

2 décembre 2006
 
 
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