C’EST REPARTI, POUR UN NIÈME ROUND…
C’est parti, du 14 au 17 juillet 2007, nos dirigeants tenteront de dialoguer.
D’abord, il est à noter deux évènements de taille : le choix du sol français, comme si notre pays n’est pas digne de les accueillir sur son propre sol et l’absence d’une frange de la classe politique : celle de la laïcité.
Ceci dit, nous n’en restons pas là.
Une seule question revient aux lèvres de chaque libanais : dialoguer sur quoi et pour quelle perspective pour le Liban ?
Dialoguer en vue d’une entente interconfessionnelle ?
Si cela est l’objectif, alors vivement le 17 juillet au soir.
Une telle entente ne peut et ne pourra être le fondement d’un nouveau Liban tel que perçu par une large majorité de notre peuple, et particulièrement par notre jeunesse dont les aspirations sont en complète contradiction avec cette logique récurrente qui, à travers l’histoire, n’aboutit qu’à la crise.
Depuis août 2006, des voix se sont levées, insistant d’une nécessité d’un vrai changement dépassant enfin les querelles confessionnelles et tribales et mettant en exergue à la fois la souveraineté et la citoyenneté.
Depuis août 2006, l’accent a été maintes fois mis sur la nécessité de former un gouvernement d’Unité Nationale ou de Salut National, porteur d’un programme d’actions à mener en urgence, muni d’un calendrier, pour la mise en œuvre de vraies solutions à apporter aux divers aspects de la crise qui frappent toutes les sphères de la vie.
La réponse fut le vide parfait : aucun échos de la part des responsables détenant le pouvoir exécutif et fortement appuyés par la flagrante ingérence américaine.
Si la rencontre en cours devra aboutir à une entente vide du moindre contenu portant sur des objectifs concrets en vue du renforcement de la souveraineté de notre pays et de la mise en œuvre immédiate des réformes auxquelles aspire notre peuple, alors nous répétons « vivement le 17 au soir ».
Dialoguer en vue de concilier deux concepts du Liban ou d’en tirer une synthèse ?
Mais alors l’échec est inéluctable.
Il est inconcevable de rapprocher deux concepts fondamentalement et radicalement incompatibles.
Sinon dites nous franchement comment rapprocher, encore moins concilier, la souveraineté de notre pays à laquelle nous sommes farouchement attachés et une thèse qui prône l’abandon nationale, la soumission au bon vouloir des visées américaines, l’occupation et le pillage de nos richesses naturelles ?
Dites nous comment concilier la moindre politique visant à mettre sur les rails un programme d’actions portant sur l’abolition progressive du confessionnalisme ainsi que sur les réformes nécessaires du système socio économique et la préservation d’un système épuisé, historiquement dépassé, incapable de satisfaire la moindre revendication sociale, ni même la moindre exigence d’un capitalisme moderne.
Vouloir concilier deux approches conceptuelles fondamentalement incompatibles ou en tirer une quelconque synthèse relève tout simplement de l’irrationnel et du non scientifique.
Si cette rencontre s’inscrit dans cet objectif, alors encore une fois nous dirons « vivement le 17 au soir ».
Dialoguer, oui mais sous quelle condition et pour quel aboutissement ?
Merci, vous pouvez disposer si c’est pour dialoguer pour dialoguer, pire encore si c’est pour conclure le dialogue par des promesses assorties d’embrassades.
Il ne peut y avoir sérieux dialogue :
1- Si la souveraineté de notre pays ne s’impose pas à tous, sans exception. En aucun cas elle ne devra être compromise ou soumise à des logiques dites du « donnant, donnant », quel que soit le compromis ou l’entente qui se dégagera de cette rencontre.
2- Si l’on ne reconnaît pas la nécessité historique et la légitimité de notre Résistance, ainsi que l’exigence de son alliance avec notre Armée. L’Histoire nous a maintes fois rappelé la logique récurrente d’agression et d’occupation israélienne et c’est bien précisément cette logique là qui nous impose l’esprit et l’action résistants.
3- S’il ne se dégage pas de cette rencontre une réelle volonté de former un gouvernement de Salut National porteur d’un programme d’actions englobant toutes les sphères de la vie : politique, économique, sociale et environnementale.
Vivement le 17 juillet au soir….
14 juillet 2007
Raymond RICHA