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DURANT 33 JOURS DE MASSACRES ET DE CRIMES CONTRE L'HUMANITÉ

LE LIBAN RÉPOND HUMBLEMENT,

MAIS TOUT FIER, PAR CECI :

Cancer : l’incroyable découverte d’un chercheur libanais de 24 ans


Michel Obeid arrivé il y a 3ans dans l’unité dirigée par Guido Kroemer fait sa thèse sur la vaccination contre le cancer.

Depuis des mois il teste la réactivité de certaines protéines. Il les soupçonne de pouvoir servir d’alarme au système immunitaire en présence de cellules cancéreuses. Ce jour-là il teste la quarantième protéine, la CALRETICULIN, alias la « cal ».

Ce 23 décembre la Cal qu’il observe est en train de stimuler un dispositif immunitaire! Du jamais vu !

La « cal » se trouve dans toutes les cellules, « l’idée, explique le jeune chercheur c’est à travers elle, d’attirer l’attention du système immunitaire sur les cellules cancéreuses. Une fois ces intruses identifiées et cataloguées comme étrangères par le système immunitaire, les lymphocytes T se mettront à chasser toutes les cellules semblables en vue de leur destruction ».

La théorie générale s’est révélée exacte. Quelques mois plus tard, lors d’essais sur les souris, le système immunitaire réagit. En quelques jours la tumeur a été réduite à néant chez 90% des souris, explique Michel Obeid. Sans dommage cette fois contrairement à la chimiothérapie.

Le doctorant et son directeur spécialiste de la mort cellulaire décident enfin de tester la protéine en l’associant aux médicaments utilisés en chimiothérapie. Le résultat est spectaculaire. Les effets des produits sont pour certains décuplés.

La découverte est importante et ses conséquences, notamment économique, poussent l’IGR à engager une procédure de brevet international.

(Le Parisien du 19janvier - édition Val de Marne)

 

 

12 février 2007, par Olga Haddad

Michel Obeid, chercheur libanais de 24 ans, doctorant à l’Institut Gustave Roussy à Paris, a mis en lumière l’activité d’une protéine dans le fonctionnement du système immunitaire contre les cellules cancéreuses.

Le fruit de ses travaux a été publié en janvier 2007 dans la prestigieuse revue Nature Médicine. Fin décembre, Michel Obeid a fait une découverte prometteuse pour la recherche contre le cancer.

Sous la direction de Guido Kroemer (spécialiste de la mort cellulaire), ce doctorant travaille depuis trois ans à l’Institut Gustave Roussy (IGR) sur le thème de la vaccination contre le cancer.

Il est arrivé en France en 2001 : cette année-là, confronté à l’impossibilité d’intégrer la formation de médecine à l’université libanaise, Michel Obeid se dirige vers Toulouse pour se frayer un nouveau chemin académique. Il opte ensuite pour une thèse sur la vaccination contre le cancer à Paris et rejoint l’IGR (premier centre européen de lutte contre le cancer), dans l’unité dirigée par Guido Kroemer, spécialiste de la mort cellulaire.

Le jeune chercheur passe alors des mois à tester la réactivité de certaines protéines qui pourraient jouer le rôle d’une sonnerie d’alarme stimulant le système immunitaire lorsque des cellules cancéreuses sont détectées dans l’organisme.

Le 23 décembre 2005, alors qu’il teste la quarantième protéine, la CALRETICULIN, alias la « cal », les résultats montre que le système immunitaire semble être stimulé : la « cal », protéine présente dans toutes les cellules, détecte les cellules cancéreuses et sensibilise le système immunitaire pour qu’il les reconnaisse comme des cellules étrangères à l’organisme. Les lymphocytes T, globules blancs chargés de la défense immunitaire, se dirigent donc vers ces cellules intruses afin de les détruire. Il s’agit du nouveau concept de la « chimiothérapie immunitaire ».

Essais sur l’homme dans deux ans

Quelques mois plus tard, l’expérience est menée chez les souris et le résultat est spectaculaire : le système immunitaire est activé et 90% des souris sont complètement guéries de leur cancer après quelques jours seulement.

L’avantage principal de cette technique est l’absence d’effets secondaires.

Contrairement à la chimiothérapie, la protéine ne semble pas provoquer de dommages, ce qui, d’ailleurs, est justifié par le fait qu’il s’agisse d’une substance purement physiologique présente dans toutes les cellules de l’organisme.

Forts de ces résultats, Michel Obeid et son directeur Guido Kroemer testent ensuite l’activité de la « cal » en association aux médicaments utilisés en chimiothérapie : les effets curatifs des produits semblent être multipliés.

S’il est clair que les résultats sur les souris sont positifs, le parcours du produit ne fait que commencer. Il faut respecter les délais dictés par la loi avant de passer aux essais cliniques sur l’homme (pas avant deux ans), ce qui veut dire que le produit ne pourra être mis sur le marché avant au moins 10 ans (si tous les résultats s’avèrent favorables).

Cependant, l’espoir demeure important. L’enjeu économique d’une telle découverte étant considérable, l’Institut Gustave Roussy entame une procédure de brevet à l’échelle internationale dans le but de garantir un droit exclusif d’exploitation sur cette découverte.

 

 

12 février 2007, par Olga Haddad

Olga Haddad : Vous êtes originaire du Nord du Liban. Quel cursus avez-vous suivi ?

Michel Obeid : J’ai commencé mes études dans mon village natal à Bkarzala, qui se trouve en effet dans le Nord. Je les ai ensuite continuées au lycée de Saint Joseph, au village de Miniara. Après une année d’études en biologie à l’Université Libanaise pour intégrer la faculté de médecine, je n’ai finalement pas réussi le concours d’entrée en médecine à cette même université. Peut être que je n’avais tout simplement pas le niveau requis ! En tout cas je ne le regrette pas, puisque j’ai finalement pu refaire ce que je voulais ailleurs, notamment en France.

O H : Pourquoi avoir choisi la France ?

M O : D’abord parce que le niveau scientifique médical y est très bon. Et que ma candidature avait été retenue dans toutes les universités où j’avais postulées. Je voulais vraiment faire de la recherche dans le domaine du cancer, c’est ma passion. C’est aussi ce qui a orienté mon sujet de thèse.

O H : Que pensez-vous de l’univers médical et scientifique au Liban ? Voudriez-vous voir fleurir plus de centres de recherches là-bas ?

M O : Le niveau scientifique et médical au Liban est très bon, il y a d’excellents éléments dans le pays. Mais le problème reste le retard qu’on a pris durant les années de guerre et qu’on n’a malheureusement pas encore su rattraper. Moi-même, j’aimerais beaucoup rentrer au Liban, mais pour l’instant je n’ai pas encore eu de propositions sérieuses en matière de travail. Malgré tout, je suis convaincu que les Libanais sont capables de réaliser de grandes choses !

Lyon, 17 mars 2007
 
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