Manifeste du Peuple du Pays des cèdres


La victoire…c’est la nôtre…
 

Quoique l’on dise, le 12 juillet 2006, les dirigeants israéliens lancèrent une offensive militaire sur le Liban dans le seul objectif de liquider notre Résistance.

Cette offensive était depuis longtemps programmée et s’inscrivait dans la logique globale américano-israélienne voulant imposer aux peuples de notre région un nouvel ordre économique : le Grand Moyen Orient.

Elle était programmée et n’attendait que le prétexte.

Certes, le prétexte était venu de l’arrestation de soldats israéliens sur notre sol.

Mais l’acte en lui-même est un acte de résistance. Aucun pays de ce monde n’acceptera qu’une armée s’infiltre sur son territoire, ceci quel que soit le nombre de soldats mis en œuvre par l’agression.

Notre Résistance avait agit dans ce sens et dans un contexte où l’État était depuis longtemps absent dans notre Sud : absence dans tous les domaines et à commencer dans celui de la défense nationale.

Notre Résistance, de par la logique, combla ce vide et fut ainsi le seul garant de notre souveraineté.

 

Pour venir à bout de notre Résistance, les dirigeants israéliens, dès le 12 juillet, avaient mis en œuvre tout leur potentiel militaire, à l’exception de leur potentiel nucléaire.

La destruction systématique de toutes les infrastructures et les massacres répétés des populations civiles avaient pour objectif la désolidarisation de notre peuple envers sa Résistance : condition sans laquelle il était impossible de liquider cette dernière.

L’Histoire a voulu que les évènements se déroulent autrement.

Malgré les massacres de familles et d’enfants, malgré l’ampleur des destructions d’infrastructures et d’habitations, notre Peuple, par son unité, resta fermement attaché à sa Résistance pendant 33 jours.

 

Pendant 33 jours, les voix discordantes de notre pays s’étaient tues.

Pendant 33 jours, notre armée était restée à l’écart, laissant ainsi nos héroïques combattants défendre seuls notre pays.

Mais aussi l’ennemi nous a encore une fois démontré l’incapacité de cet État à défendre, en bombardant et encerclant nos casernes.

Notre armée était humiliée.

Imaginons ce scénario s’abattre sur un des pays occidentaux, par exemple les États-unis d’Amérique : une offensive généralisée sur tout le territoire américain, détruisant toutes les infrastructures, bombardant les habitations et massacrant les populations civiles, tout cela avec une armée complètement neutralisée.

Dans ce cas, quelle serait la réaction du peuple américain ?

Nous aurions entendu BUSH et RICE crier « CITOYENS, A VOS ARMES ! ».

Non seulement nous les aurions entendu légitimer leur Résistance, mais surtout la soutenir dans l’unité du Peuple.

 

Durant 33 jours, nos combattants ont résisté à la plus puissante armée de la région, lui infligeant de lourdes pertes.

Durant 33 jours, les crimes s’étaient répétés sur notre sol, ceci avec la complicité des régimes arabes, sans exception.

Durant 33 jours, l’armée d’occupation israélienne, par le ciel, la terre et la mer, sema des cadavres d’enfants et de familles entières, des villages rasés, des quartiers d’habitation complètement détruits, des écoles démolies, des réseaux d’eau potables mis hors usage, toutes les infrastructures démolis, ceci sous les yeux des Nations Unis, bouches cousues et bras croisés.

Pendant 33 jours, les peuples de tous les pays clamaient fort l’arrêt immédiat de l’agression. Mais les puissances de ce monde, avec la complicité arabe, voulaient donner aux dirigeants israéliens le temps d’aboutir… en vain.

 

Face à l’héroïque combat de nos résistants, tout ce beau monde avait enfin compris qu’un peuple uni autour de sa Résistance ne sera jamais vaincu.

La victoire de la Résistance Libanaise est la nôtre ; elle nous appartient et nous la protègerons, par notre unité.

Mais aussi, nous sommes fiers de la dédier à tous les peuples frères de la Nation Arabe et à tous les peuples de cette terre qui se battent pour leur dignité humaine.

 

 

Justice…

En massacrant des enfants, des femmes et des vieillards, en bombardant des quartiers d’habitation, jusqu’aux HLM pulvérisées par leurs missiles, avec des familles entières ensevelies à jamais sous les décombres, en utilisant leur uranium appauvri, en détruisant les infrastructures et en polluant nos côtes, seules ressources de nos pêcheurs et en semant, pendant le retrait de leur armée, les bombes à sous munitions ou à défragmentation, les dirigeants israéliens ont commis des crimes contre l’Humanité et doivent être jugés.

Nous, peuple libanais, ne crions pas vengeance ; tout ce que nous voulons :

QUE LA JUSTICE NOUS SOIT RENDU !

 


14 Août 2006, et après…

14 Août 2006 : cessez-le-feu.

A cette date, Les Nations qui, durant 33 jours, avaient les bouches cousues et les bras croisés, réclamèrent le renforcement de leur FINUL et le déploiement de leurs forces le long des frontières sud de notre Pays.

L’intention, derrière ce renforcement et ce déploiement, est-elle de protéger le Liban contre toute agression ?

Nous, peuple libanais, par l’expérience vécue, sommes sceptiques. Nous sommes encore plus sceptiques après avoir vécu l’inertie de ces nations face au blocus sur le Liban imposé par les dirigeants israéliens, alors que notre pays avait infiniment besoin de ravitaillement en médicaments, matériels de soins et de secours, matériels et matériaux de reconstruction et ressources énergétiques.

Notre scepticisme se renforce encore lorsque nous entendons dire que ce déploiement servira à interdire tout ravitaillement en armes de notre Résistance, alors qu’au même moment, l’armée israélienne se permet, non seulement d’occuper encore des parties de notre territoire, mais aussi de s’infiltrer ici et là en enlevant des civils, tout ceci et encore une fois sous les yeux de la FINUL se renforçant.


Aujourd’hui, le renforcement et le déploiement de la FINUL est, pour nous, une réalité.

Cette force sera mise à l’épreuve et nous resterons vigilants. Nous guetterons la moindre manœuvre de sa part qui sera en contradiction avec son intention de protéger le Liban contre toute agression.

30 000 soldats sont ainsi déployés le long de nos frontières, et quoi que disent nos intellectuels et nos médias, ce déploiement ressemble fort à un encerclement de notre Pays.

Nous avons le droit de savoir à qui profitera cet encerclement ?

Est-ce à l’alliance américano israélo arabe fermement attachée à sa visée ?

En effet, notre pays ainsi encerclé, cette alliance tentera sa dernière chance, d’abord en sapant notre unité par une guerre civile réanimée, par le chaos et la terreur généralisés, ensuite en brisant notre solidarité avec notre Résistance et enfin en liquidant cette dernière et en instaurant un pouvoir fort cette fois-ci, mais fort de sa dictature et de sa détermination d’être à jamais à la solde des dirigeants américains et israéliens.

Nous sommes conscients de cette période à venir, de cette période des plus grands dangers.

Aucune force de ce monde ne pourra saper notre unité et nous faire replonger dans le cauchemar d’une nouvelle guerre civile.

Nous restons et resterons attentifs et vigilants.

Nous interpellons la classe politique de notre Pays, nos responsables religieux, nos médias et nos intellectuels, nos syndicats et associations, afin qu’ils dénoncent et rejettent toute tentative visant à saper notre unité.

 

Nous, libanais de toutes les confessions, de toutes les pensées, unis, déclarons que l’avenir nous appartient.

 

 

L’avenir nous appartient…

Notre avenir, nous ne le cachons à personne, est la négation de tous les régimes arabes connus pour leur dictature, leur terreur, leur atteinte aux droits de l’homme, leur politique permanente de répression des peuples revendiquant le progrès social et une vraie défense nationale.

Notre avenir est également la négation du pouvoir en Israël qui nie le droit du peuple palestinien à la Terre et à l’autodétermination, prône la suprématie d’un peuple, mène une politique d’apartheid identique à celle vécue par le peuple d’Afrique du Sud.

 

 

L’alternative à la haine et à la guerre

Nous ne le cachons pas, la seule alternative à la haine et à la guerre qui ont toujours secoué notre Moyen Orient et qui le secouent encore aujourd’hui, est la Justice et la Paix qui ne peuvent être instaurées durablement que par l’avènement de la Démocratie, la Justice et le Progrès Social dans chaque pays de notre région.

Dans chacun de ces pays, tant que les forces de la haine raciale, de la guerre, du profit et de la corruption, des injustices et de la terreur, des indifférences vis-à-vis des revendications du peuple, de la soumission à l’hégémonie des États Unis et de leurs alliés sont au pouvoir, aucune solution durable, au niveau de la région moyen orientale,  ne pourra voir le jour.

 

L’avènement de la Démocratie, la Justice et le Progrès Social dans ces pays seul permettra :

 

1-   1- la naissance de la Palestine Libre et le retour de tous les réfugiés

2-    2- la fin de l’occupation des territoires d’autrui et la reconnaissance mutuelle des frontières

3-    3- le désarmement nucléaires généralisé

4-    4- le respect des Droits de l’Homme

5-    5- la solidarité des pays de notre Région dans les domaines économique, social et scientifique

 

Nous tous sommes concernés, israéliens, palestiniens, libanais, syriens, jordaniens, irakiens et iraniens.

En tout cas, nous libanais, poursuivrons notre lutte contre les visées américaines contradictoires avec la Paix.

A cause de notre refus de ces visées, l’ennemi nous agressera et nous lui promettons de résister farouchement.

Mais également nous lutterons pour l’avènement, sur notre sol, d’un État Démocratique et Souverain, prêt à coopérer pour un Moyen Orient dans lequel tous les peuples seront libres, vivront dans la Justice, le Progrès Social, la solidarité et en paix.

 

A LEUR GRAND MOYEN ORIENT, OPPOSONS ENSEMBLE UN MOYEN ORIENT RICHE DE SES DIVERSITES, FORT DE SES SOLIDARITES ENTRE SES PEUPLES, SOUCIEUX DE LA JUSTICE, DU PROGRÈS SOCIAL ET DE LA PAIX.

10 septembre 2006