Jasmins et bourreaux

 

© Cristina Castello

 

 

Un peloton de bourreaux poursuit

les jasmins qui dansent avec la brise

Libanais, Palestiniens, Humains.

Les soleils se meurent sur leurs paupières

Leurs horizons sont tranchés aux ciseaux

Ils se nourrissent de pleurs ravalés

Et dans leur âme ils bercent une colombe morte.

La sève les repousse et la mort les saccage

Tous les firmaments leur sont défendus

La prière vers un dieu devenu sourd sillonne leurs haillons

Et à chaque bataille Thanatos l’emporte sur Éros.

Les cloches ne sonnent plus des angélus de pétales

Les clochers épouvantés sifflent — squelettes.

Tels des feux d’artifice le Pouvoir lance des missiles

Qui se brisent dans un fracas de bombes et d’ossements.

Et ils meurent en s’avortant, telle une fleur avant d’être née

Mais quoi, que fais-je avec ma seule voix qui brame.

Des millions d’étoiles suicident mes joues

Pendant que mon âme traverse les galaxies de cèdres

Pour que l’univers s’abreuve dans des nids-calices

Pour des bouquets de petits pieds de bébés bien nourris

Pour un ciel qui dirige l’orchestre d’un chœur d’anges

Et un lit qui fasse naviguer les jasmins sur les mers, vers la paix

 

Paris, le 18 juillet 2006

Pendant que la Palestine et le Liban regorgent d’effroi

 

 

traduit de l’espagnol (Argentine) par Pedro Vianna

en harmonie avec l’auteure

 

http://www.cristinacastello.com