Gaza mon amour, quel crime as-tu commis pour subir aujourd’hui l’horreur et l’indifférence, si ce n’était celui d’un jour où les tiens avaient respiré un air de liberté et de démocratie ?
Gaza mon amour, ultime souffrance d’un peuple, l’arme résistante, comme pour satisfaire tes bourreaux de tous les temps, s’était, à plusieurs reprises, retournée contre sa sœur résistante.
Gaza mon amour, aujourd’hui tu es orpheline. Comme pour te bannir, ils ont décrété ton détachement de ta mère Palestine, et pour aller au bout de leur logique criminelle et d’abandon, ils t’on flanqué le statut de « ghetto à ciel ouvert ».
Rongés jusqu’à l’os par la soif de pouvoir et par la corruption, ils se sont entretués oubliant ainsi l’occupation et le boycott décrété par l’Occident.
Éloignés des préoccupations et aspirations populaires, à plusieurs années lumières de l’essence même de ta Révolution et de ta Résistance, ils disputaient, jusqu’au langage de la violence, les postes et privilèges ministériels.
Et aujourd’hui, abandonnée à toi-même, plus éloignée encore du reste de ce qui reste de la Palestine, tu assistes à leur besogne qui s’inscrit dans le prolongement de ce qu’on appelle « Al Nakba » : deux gouvernements, l’un affichant clairement sa collaboration avec la racine du mal et sa complète soumission à l’Occident, et l’autre, résigné, récoltant les conséquences de l’erreur commise.
Gaza mon amour, aujourd’hui tu t’interroges sur ton sort. De loin, tu les interpelles tous, sans exception, pour qu’enfin tu retrouves ta dignité de résistante.
Seront-ils conscients des conséquences de leurs actes humiliants ?
Auront-ils l’intelligence et le réflexe de rejeter la logique d’abandon national et de collaboration et enfin de s’atteler à créer toutes les conditions matérielles et morales tant indispensables à la survie de leur Résistance ?
Auront-ils le courage de renoncer à leur soif de pouvoir et de privilèges et de s’atteler immédiatement à répondre aux exigences économique, sociale, sanitaire et sécuritaire du Peuple ?
Cet acte historique et courageux sera-t-il au rendez-vous ?
Le 20 juin 2007
Raymond RICHA