Chronique d'un certain premier décembre


Premier décembre 2006

 

Dès l’aube, notre Peuple se préparait pour ce grand jour, celui de l’Unité Nationale.

Dès l’aube, du Nord au Sud, d’Ouest en Est, les consciences et la détermination furent au rendez-vous.

Les classes sociales, les confessions, les idéologies et les générations se sont confondues, fondues en une seule idée : un gouvernement d’Unité Nationale.

Les mamans préparaient le petit déjeuner car l’effort exigeait de toutes et de tous, énergie.

Les enfants, déjà habillés de leurs vêtements de fête, se pressaient à découvrir et à vivre la plus belle page d’unité de leur Peuple que va rédiger leur Liban Chéri.

Les grands parents revivaient à nouveau leur jeunesse et leurs révoltes et se mirent aux préparatifs.

Toutes ces dynamiques furent, que l’on soit au Nord ou au Sud, à l’Est ou à l’Ouest.

Aucune peur de ce qu’il adviendrait, aucun réflexe confessionnel, aucun égoïsme et aucune angoisse ou stress, une seule détermination : descendre dans la rue, tenir fermement le drapeau rouge, d’un blanc flanqué du cèdre et crier fort « nous exigeons un gouvernement propre ».

 

10 heures sonnent ses dix coups.

Au Nord, comme à L’Est ou à l’Ouest, dans les villages les plus reculés, le Peuple se préparait ; des cars de sociétés privées de transports en commun s’organisaient dans la sérénité et la détermination.

Parallèlement, les forces de la haine, alliées au gouvernement, s’activaient à payer fort ces sociétés de transport afin de compromettre l’arrivée de centaines de nos citoyens à Beyrouth.

Mais alors, d’où était venu cet argent, Monsieur le Premier Ministre ? Est-ce du denier public ?

D’autres pro - gouvernementaux barrèrent les routes.

La colère était sur les visages de celles et de ceux qui souhaitaient être au grand rendez-vous de la Liberté et qui finalement n’avaient pas eu cette chance.

Au Sud, sous l’action récurrente des appareils d’espionnage israéliens, les familles se rassemblaient. Elles tournèrent le dos, à la fois aux destructions et à leurs proches tombés en juillet, pour aller occuper les cars et les voitures, destination : le centre de Beyrouth.

La convergence de toutes les composantes qui font la fierté du Liban et sa raison d’être était en marche.

Parallèlement, quelque part en Arabie, la convergence de tous les complots, de toutes les complicités, de toutes les terreurs et dictatures, sous l’égide de sa majesté RICE, prônait hypocritement démocratie et réformes et apportait son soutien à notre gouvernement incapable, à son tour complice et soumis.

 

Les coups des 15h retentirent sous le ciel bleu de Beyrouth, la généreuse et la résistante.

Théoriquement, c’était l’instant zéro de GHANDI LE LIBANAIS. La réalité fut autrement, notre Peuple déferlait encore de partout. Les journalistes présents se plaignaient de ne pas pouvoir couvrir entièrement l’évènement : les objectifs de leurs caméras ne suivaient plus.

Pourtant un seul drapeau flottait haut, très haut, jusqu’à toucher le ciel : celui des deux rouges et d’un blanc flanqué d’un cèdre.

Pourtant un seul cri brisait le cristal et faisait vibrer le marbre : Ni l’Occident, ni l’Orient, tous les pouvoirs au peuple…Nous sommes là car nous aimons la vie…Unité Nationale…Gouvernement Propre…

Parallèlement, quelque part, un certain monsieur, allié fidèle de ce gouvernement, déclarait qu’il était et qu’il reste disposé au dialogue.

Depuis le 14 Août, les bonnes volontés au dialogue et à l’entente se sont multipliées et ce monsieur, plus froid que le marbre, n’avait jamais pris la peine de répondre : il tenait déjà dans ses mains et fermement une boussole américaine et dans ses sommeils, un cauchemar lui revenait, celui du Tribunal International.

Nos enfants chéris morts à CANA et ailleurs, grâce à notre politique officielle d’abandon national de tous les temps, ne l’intéressent sans doute pas, ceci et de surcroît au nom de l’International Socialisme.

 

18h

Les tentes se dressaient déjà aux alentours du Sérail, le palais gouvernemental.

Le Peuple confiait ainsi à ses milliers d’y rester jusqu’à la victoire.

La détermination de notre Peuple à poursuivre la lutte, jusqu’à la chute du gouvernement de l’incapacité, restera forte.

Les quatre cardinaux géographiques, confessionnels, idéologiques, sociaux et de toutes les générations resteront fondus en une seule idée, noble et limpide comme le Soleil de notre Sud : Unité Nationale par amour du Liban.

 

1er décembre 2006
 
RETOUR AU SOMMAIRE