AVEU


 

 

Pour la première fois, le gouvernement israélien a reconnu que son armée a utilisé des bombes au phosphore contre des cibles militaires, l'été dernier, pendant son offensive au Liban.

Jusqu'à tout récemment, Israël soutenait n'utiliser ces armes controversées que pour marquer des cibles ou délimiter des territoires, comme le rappelle dimanche le quotidien israélien Haaretz.

C'est le ministre israélien Jacob Edery qui a reconnu que l'armée avait « utilisé des obus au phosphore, pendant la guerre contre le Hezbollah, contre des cibles militaires et en terrain ouvert ».

Il confirme ainsi ce que de nombreux soldats israéliens, de retour du front, avaient déjà révélé. Le ministre n'a pas précisé où, ni contre quelles cibles ces armes avaient été employées.

Pendant la guerre, plusieurs médias étrangers au Liban avaient rapporté que des civils avaient des blessures caractéristiques de bombardements au phosphore. Des médecins libanais avaient aussi révélé avoir reçu des grands brûlés dont la peau carbonisée était noire et verdâtre, ce qui leur avait mis la puce à l'oreille.

Le président libanais, Émile Lahoud, avait accusé Israël de faire usage d'armes au phosphore contre des civils.

 Armes controversées

Le ministre Edery a soutenu que ces munitions ont été utilisées conformément aux règles internationales en vigueur.

En fait, le troisième protocole de la Convention de Genève sur les armes conventionnelles en interdit l'usage, mais ni Israël ni les États-Unis ne l'ont ratifié. En revanche, les traités qu'ils ont signé en interdisent l'utilisation contre des populations civiles.

Les bombes au phosphore causent des brûlures très douloureuses et attaquent le système respiratoire de ceux qui y sont exposés.

La Croix-Rouge et d'autres ONG internationales considèrent que ce sont des armes chimiques en raison du type de blessures qu'elles infligent. Elles militent pour leur interdiction complète.

Les bombes au phosphore ont été utilisées pendant les deux guerres mondiales, au Vietnam et, plus récemment, par les Américains en Irak.

24 octobre 2006
 
RETOUR AU SOMMAIRE