Au monde « civilisé », nous déclarons notre intention de « planter ce désert »…
Les autorités sionistes ont, de nouveau,
commis un crime monstrueux le mercredi 7 mars. Elles ont
effacé un village non reconnu dans le
Naqab, terre palestinienne occupée en 48 et dont la population a été en majorité
expulsée vers la Jordanie.
Les forces de l'occupation ont lancé une attaque, tôt le matin, contre le
village paisible, détruisant toutes les maisons,
les tentes, les abris pour animaux, et ont immédiatement transporté les débris
dans des camions pour les sortir du village.
C'est ainsi que les sionistes procèdent depuis 48, détruisant tout ce qu'ils
peuvent en Palestine, pour faire croire qu'il n'y avait
pas de vie, pas de villages, pas d'agricultures, et pour dire au monde
"civilisé": "nous avons planté le désert".
Un nouveau crime a été commis, et la nouvelle, masquée par les médias arabes
complices du nettoyage ethnique
en Palestine 48, n'a pas été diffusée.
Des témoins ont rapporté que d'importantes forces de police ont entièrement
fermé la zone, empêchant les villageois de sortir ou de
rentrer, pendant que les bulldozers du ministre de l'intérieur détruisait les
maisons, les tentes et les abris pour animaux.
Le mois dernier, ce sont 51 maisons du village qui
avaient été détruits.
Ce crime intervient une semaine après la rencontre entre le ministre de la
justice et plusieurs personnalités du Naqab, où le premier avait assuré qu'il
promettait de régler la situation de la terre dans le Naqab. Ce qui s'est passé
montre de quelle manière les officiels sionistes comptent régler la question de
la présence palestinienne dans cette terre qui est la leur.
Le comité des quarante (comité qui s'occupe des villages non reconnus) a dénoncé
le crime de destruction, et réclame la mobilisation de toutes les forces
politiques, institutionnelles et populaires arabes pour s'opposer à l'expulsion
de la population de la région. Elle réclame l'unité dans la lutte pour faire
face à ces attaques monstrueuses de la part de l'institution sioniste.
Et selon le conseil régional des villages non reconnus, les autorités sionistes
ont effacé le village arabe du Naqab, sans rien proposer, sinon
l'expulsion de 500 personnes, habitants du village.
Le village Tawil Abu Jaroul a été le théâtre de plusieurs raids policiers ces
derniers mois, en vue de détruire les maisons et prendre la terre. Le mercredi
dernier, ce fut la cinquième, celle de la solution
finale.
La famille Talaqa, l'une des familles touchées par ces destructions et
expropriations, possède près de 10.000 dunums de terres. Uqayl Talalqa,
président du comité local du village, dit: "bien que
nous possédons toutes ces terres, ils nous interdisent d'y construire nos
maisons. Dans les années 50, ils nous ont expulsés de
nos terres à Tawil, vers Lqiya, et aujourd'hui, nous habitons sur les terres des
autres, à Lqyia, dans des conditions très difficiles. Nous n'avions aucune
alternative sinon de retourner à nos terres, et c'est ce que nous avons fait,
nous nous sommes installés sur nos terres, les terres de nos pères et aïeux.
Personne n'a le droit de nous les confisquer et de nous en priver".
Salama Talalqa ajoute : "Ce qui s'est passé aujourd'hui, c'est du terrorisme
pur, comment ce gouvernement ose détruire des maisons appartenant à des citoyens
qui n'ont rien pour se défendre, et les laisse ainsi, en plein air, sans abri.
Si ce n'est pas cela le terrorisme, c'est quoi alors ?"
"C'est la cinquième fois qu'ils viennent, ils détruisent, mais nous sommes
déterminés à rester, à défendre notre terre et nos maisons, par tous les moyens
légaux. Ils se trompent s'ils croient que ces actes criminels vont nous
déraciner. Nous voulons vivre sur nos terres, sur notre terre, dans la dignité.
Ce village existait en 1948, il avait ses écoles, son
marché, ses routes, et ce cimetière témoigne de notre présence et de nos racines".
Quant à Hussayn Rafay'a, président du conseil régional des villages non reconnus
du Naqab, qui s'est trouvé tôt le matin dans le village, il a déclaré: "Israël
prétend qu'il subit le terrorisme, mais aujourd'hui, ce qu'il a fait, c'est le
vrai terrorisme d'Etat contre des citoyens qui ne veulent que vivre sur leurs
terres et dans leur patrie. Un village entier a été
effacé..."
Il a ajouté: "les déclarations du ministre de l'intérieur, affirmant qu'il
a l'intention de détruire 42.000 maisons arabes dans le Naqab,
sous prétexte qu'elles ne sont pas autorisées, sont des appels haineux, sachant
que le ministre et son ministère interdisent de donner l'autorisation pour
construire des maisons dans les villages non reconnus, et il n'y a aucune autre
solution pour les habitants dans ces villages.
Hussayn Rafay'a a appelé à la mobilisation générale, réclamant des dons afin que
les habitants puissent reconstruire leurs maisons, sur place, pour abriter le
plus rapidement possible les familles.
Traduction Centre d'Information sur la Résistance en
Palestine