Des universitaires libano-américains dénoncent les propos racistes d´Amine Gemayel
SOUTIEN A LA COMMUNAUTE ARMENIENNE
ENSEMBLE POUR UN LIBAN NON RACISTE
Nous, soussignés, condamnons les discours racistes prononcés par plusieurs dirigeants du mouvement du 14 mars. Ce mouvement proclame à tue tête les slogans de liberté et de démocratie, mais s´abstient de condamner le racisme anti arménien de certains de ses membres, comme il s´est abstenu de condamner les attaques dont ont été victimes les ouvriers syriens, comme il s´est abstenu de condamner les classifications racistes distinguant la « qualité » des uns de la « quantité » des autres.
Nous rappelons que le mot si laid d´ « intrus », utilisé aussi bien par Amine Gemayel que par Gabriel Murr était le mot qu´utilisaient les nazis avant et pendant l´holocauste, pour qualifier les juifs. Quant aux autres propos tenus par M. Murr, ils sont passables de poursuites judiciaires en Europe, cette Europe tant admirée par les leaders du 14 mars.
Le discours d´Amine Gemayel, président suprême d´un parti qui a une longue histoire de confessionnalisme et de racisme, était un discours franc. Ce discours est insultant à l´encontre de tous les Libanais arméniens et non pas uniquement à l´encontre du Tachnag, allié historique des Kataëb. Il est nécessaire de répudier avec vigueur ce type de discours, pour préserver ce qui reste de la démocratie libanaise.
Ces discours récents ne sont pas des éléments isolés, et on ne peut pas les étouffer par des excuses d´un leader raciste et communautaire. Ces discours pénètrent la société libanaise de bout en bout, et révèlent le racisme prévalent dans notre pays à l´encontre de bien des communautés : arméniens libanais, kurdes libanais, mais aussi sri-lankais, éthiopiens, syriens, palestiniens, égyptiens, soudanais, philippins... Comment pouvons nous tolérer ce racisme et nous dire fiers de notre « civilisation » multimillénaire ?
Il est demandé premièrement une condamnation sans équivoque par tous les Libanais des propos racistes, et deuxièmement, la mise en place de programmes d´instructions civiques, notamment en ce qui concerne le génocide arménien.