APPEL



 

APPEL DU RASSEMBLEMENT DES DEMOCRATES LIBANAIS ET AMIS DU LIBAN, A TOUTE LA CLASSE POLITIQUE LIBANAISE, A NOS PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ET PREMIER MINISTRE, A NOS PARLEMENTAIRES

 

La période 2000 - 2006 se résume en une succession de gouvernements qui n’ont pas eu la moindre initiative concrète tant dans le domaine de la défense nationale que dans ceux du social et de l’économie, ceci à l’échelle nationale, et tout particulièrement sur nos territoires du Sud.

Face à ce désistement et à l’abandon national, il était logique que notre Résistance émerge et comble le vide.

Durant toute cette période, les logiques de paris et d’alliances ont été mises en œuvre : on jouait, tantôt la carte américaine ou européenne ou encore de l’ONU, tantôt, celle des régimes arabes tous confondus ; on a tissé et défait des alliances, en vain…Mais jamais et à n’importe quel moment on avait parié sur notre capacité propre de résister et mis en œuvre des politiques nationales en matière de défense, d’économie et de progrès social.

Des politiques incohérentes, éloignées des attentes de nos populations, ont été mises en œuvre ; la corruption et le détournement de fonds publics déferlaient sur notre pays sans que la moindre mesure de justice ne soit prise ; l’autocritique étant un acte de courage difficile, chacun de nous rejetait la responsabilité sur l’autre.

Durant toute cette période, on assistait à une série d’assassinats politiques sur notre sol, des attentats et des atteintes à la sécurité des personnes, perpétrés par des services de renseignement et de sécurité presque de toutes les nationalités, alors qu’auparavant aucune mesure de surveillance ou de contrôle n’a été mise en œuvre.

On assiste aujourd’hui à un déferlement des discours de langue de bois et à des appels au désarmement de notre Résistance qui est pourtant la réponse logique et naturelle à nos politiques d’indifférence aux revendications populaires en matière de l’économie, du progrès social, de justice et de défense.

On assiste encore une fois à la récurrence des logiques de paris et des erreurs du passé, ainsi qu’à ce climat d’affrontement stérile de nos discours.

Sans doute aussi on assiste, comme dans le passé, à des détournements de fonds de solidarité envers nos populations victimes de l’agression et pour la reconstruction…

Deux mot à tout cela : ça suffit !

Nous devons, tous ensemble, tourner cette page et saisir l’opportunité du cessez-le-feu afin d’initier immédiatement l’entente unitaire et nationale autour d’un programme dont les principaux volets sont :

 

Première phase : le court terme

 

L’accomplissement de la libération de tous nos territoires et le retour de tous nos prisonniers
 
 
 
La Défense Nationale

 

Les agressions israéliennes récurrentes, le refus permanent de ses dirigeants, d’une solution juste et durable au problème palestinien, leur défi récurrent de l’opinion internationale, nous imposent une réorganisation de notre défense.

Notre armée est faible dans son organisation actuelle ainsi que dans ses moyens non adaptés. Cette armée, laissée dans son état actuel, s’effondrera à la prochaine agression.

Son effondrement sera encore plus rapide si l’on adopte la solution qui consiste à la priver de notre Résistance qui devrait venir en appui.

Il est donc urgent de revoir toute l’organisation de notre défense nationale.

Le gouvernement devra s’élargir par la création d’un nouveau ministère dont les compétences sont la Protection Civile et la Prévention contre les Catastrophes naturels, technologiques et de guerres.

Ce nouveau ministère aura à sa charge, et en coordination avec les ministères de l’Intérieur et de la Défense Nationale, l’organisation de la Protection Civile sur tout le territoire de notre Sud. Notre Résistance devra être le principal vecteur de cette Protection Civile.

Il aura également à sa charge d’initier les logiques de prévention contre les effets de l’agression.

Compte tenu du vécu de juillet 2006, la Protection Civile devra également déployer sa logique opérationnelle de résistance sur toutes les parties du territoire susceptibles d’être la cible de l’agression dans sa forme dite « action de commandos héliportés en profondeur ». Soyons vigilants, car ces parties sont vulnérables du fait qu’elles échappent à la fois à notre armée et à la FINUL renforcée.

Parallèlement, le gouvernement ainsi élargi, devra sans tarder s’atteler à la réorganisation de notre armée et sa dotation en moyens adaptés aux contextes.

Un plan d’action interministérielle : Défense Nationale / Intérieur / Protection Civile devra être élaboré en urgence et devra être immédiatement opérationnel en cas d’agression. Sa pérennité devra être assurée. La coordination de notre armée et de notre protection civile devra être prévue par ce plan. Le Sud ainsi que toutes les parties de notre territoire, vulnérables, devront être soumis à ce plan.

Par ailleurs, le ministère de l’Intérieur devra immédiatement initier une politique de protection des citoyens, responsables politiques ou non, contre les menaces d’assassinat.

Cette politique devra se concrétiser par des mesures efficaces de contrôle.
Tous les moyens devront être mis en œuvre pour identifier les agents des services de renseignement, d’espionnage et de sécurité des pays agresseurs ou étrangers, ainsi que leurs complicités libanaises qui seront inculpées de haute trahison et traduites en justice.

La libération de tous nos territoires, le retour de tous nos prisonniers et la révision de notre défense nationale telle que décrite ci-dessus étant accomplis, notre gouvernement devra demander le départ de la FINUL

 

 
La satisfaction des besoins urgents de nos populations victimes de l’agression israélienne
 

Évitons les erreurs du passé qui consistaient à tourner le dos aux besoins de nos populations victimes. Ce sont ces erreurs, parmi tant d’autres, qui ont généré les logiques de substitution à l’État.

 
 
La reconstruction
 

La reconstruction de nos quartiers et villages devra se poursuivre dans un souci de retour de nos déplacés et réfugiés dans les plus brefs délais, mais aussi dans un souci de reconstitution de notre patrimoine bâti, riche en Histoire et présentant une plus value touristique.

Ne répétons pas les erreurs commises lors de la reconstruction, aux lendemains de la guerre civile et du retrait des troupes d’occupation israéliennes, intervenu à l’aube de ce siècle.

 


Deuxième phase : le moyen et long terme

 

L’édification d’un État Démocratique et Souverain par :
 

1- L’abandon définitif du confessionnalisme politique
 

2- La révision de la constitution en vue de garantir à tous, justice et liberté  
 

3- La poursuite de la réorganisation et du renforcement, en ressource comme en moyens adaptés, de notre armée, afin qu’elle puisse jouer son rôle naturel pour la défense du territoire

4- La poursuite du déploiement géographique et du renforcement de la Protection Civile, sous l'égide de l'État 

5- L'instauration de la démocratie garantissant à tous, la liberté d’expression et de pensée 

6- Une réforme profonde des institutions et des entités de l’État

7- Une réforme économique et sociale basée sur la justice et la solidarité, initiant des politiques nationales d'une juste fiscalité, de santé et d’hygiène, pour l’emploi et le soutien des initiatives individuelles et collectives, de solidarité envers nos chômeurs, la Famille, nos vieillards, l'Enfance, nos élèves et étudiants

8- Une réforme de l’éducation nationale renforçant et soutenant l'École Publique     

9- La mise en œuvre de politiques nationales de protection de notre patrimoine bâti et naturel (inscription de nos forêts de cèdres et de nos sites archéologiques remarquables au Patrimoine de l’Humanité), de protection de notre agriculture et de nos richesses en ressources naturelles (eau), de développement durable et de protection de l’environnement

10- Une politique de relations extérieures basée sur des logiques de solidarités réciproques, rompant ainsi avec celles des compromis, de fausses alliances ou de paris

Nous vous interpellons car nous croyons en votre sincérité et attachement à notre Pays, ceci au - delà des clivages d’ordre

politique, confessionnelle et idéologique.

Considérez notre appel comme une preuve que notre Résistance est à visages multiples : elle s’exprime à la fois ou selon les

circonstances par la souffrance, le fusil ou la plume.

VIVE LE LIBAN

 R.D.L.A.L.
6 septembre 2006
 
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