Sans nos mamans, nos sœurs, nos épouses et nos fiancées, aucun devenir ne sera possible pour notre Liban ; sans leur contribution, le futur, comme le présent, sera une réplique du passé.
Raymond RICHA
« La Rencontre nationale » libanaise appelle à la lutte contre la loi électorale de 1960
dimanche 14 septembre 2008
Pour le quota féminin, contre le confessionnalisme politique
La « Rencontre nationale pour l’élimination de toute discrimination contre la femme » a tenu une réunion exceptionnelle afin de discuter de la loi électorale, à la suite de quoi elle a publié le communiqué suivant :
La « rencontre nationale pour
l’élimination de toute discrimination contre la femme » considère que
l’insistance des pouvoirs politiques libanais à reprendre la loi électorale de
1960 constitue un grand danger pour l’unité du Liban et
la sécurité de ses citoyens.
Cette loi, déjà utilisée, ne peut qu’envenimer les
divisions religieuses et confessionnelles déjà existantes.
De plus, elle est en opposition avec la
Constitution qui prône la nécessité de supprimer le confessionnalisme religieux
du domaine politique, la remise en question des divisions électorales dans le
sens de « l’unité de la terre, du peuple et des
institutions » et, surtout, une « représentativité
politique plus juste et plus efficace de tous les constituants du
peuple », en particulier les femmes qui représentent 53% de la population.
Voilà pourquoi la « Rencontre nationale » déclare fermement son refus de voir
s’appliquer cette loi dangereuse et qui est en contradiction directe avec
plusieurs articles de la Constitution. Elle appelle à lutter par tous les moyens
démocratiques contre cette loi qui doit être réformée dans le sens des
propositions faites, en 2005, devant la Commission nationale présidée par
M. Fouad Boutros et revendiquant :
1. Une loi électorale basée sur la proportionnelle
qui constitue la meilleure garantie pour une juste représentation.
2. Une loi qui reconnaît le droit du « quota féminin »
pour une période transitoire et qui fixe ce quota à 30%, en concordance avec ce
qui est écrit dans la « Convention internationale pour l’élimination de toute
discrimination contre la femme » que le Liban a signée
en 1996.
3. Une loi dont le but sera de supprimer le
confessionnalisme dans le domaine politique, parce qu’il constitue
la cause principale des guerres civiles
cycliques au Liban.
4. Une loi qui donnera aux jeunes de 18 ans la possibilité de
participer à la vie de leur pays.
5. Une loi qui fixera avec minutie les dépenses électorales afin de
mettre fin à la corruption et à l’abus de pouvoir.
Les représentantes et représentants de la « Rencontre nationale » ont décidé de
poursuivre leur action à travers des réunions avec les députés, les ONG et
associations qui poursuivent le même but et à travers des actions populaires qui
seront publiées ultérieurement.
Beyrouth, le 13/9/2008
Le Bureau exécutif de la « Rencontre nationale pour l’élimination de toute discrimination contre la femme » au Liban
La « Rencontre nationale pour l’élimination de toute discrimination contre la femme » regroupe des ONG de femmes et de jeunes, les syndicats des enseignants et de la presse, des syndicats d’ouvriers et d’employés, ainsi que des personnalités féminines et masculines. Elle fut créée, suite à un appel de la « Ligue des droits de la femme libanaise », afin de changer les lois discriminatoires contre les femmes au Liban.
Marie NASSIF-DEBS