Beyrouth, un million et demi de personnes sont descendues dans la rue, pacifiquement, exigeant la démission de l'actuel gouvernement et réclamant la constitution d'un gouvernement d'Unité Nationale, c'est-à-dire l'équivalent de 30 millions de Français qui descendent dans les rues de Paris réclamant la démission du gouvernement de Villepin !
Ce gigantesque rassemblement, unique dans l'Histoire de notre Pays, est l'ultime expression de la démocratie que le pouvoir, quel qu'il soit, doit respecter.
Il est l'affirmation de l'attachement de notre Peuple à sa Résistance.
Mais aussi, il est son adhésion à un Liban nouveau tel que défini ci-dessous :
1- La
démission du gouvernement actuel,
parce qu’il a perdu sa légalité, qu’il s’est
montré incapable de résoudre un seul des
problèmes auxquels il fait face et qu’il
s’est soumis aux diktats de l’étranger.
2- La formation d’un nouveau gouvernement provisoire, à large représentativité, auquel seront accordées des prérogatives lui permettant de légiférer afin de mettre au point une nouvelle loi électorale moderne, ouverte sur toutes les formes de représentativité, y compris la proportionnelle. Ce même gouvernement supervisera des élections législatives anticipées et aidera à résoudre les crises sévissant dans les trois institutions constitutionnelles : la présidence de la République, le gouvernement et le parlement. 3- Cette solution préconisée aboutira à ouvrir une brèche permettant de remédier au déséquilibre qui sévit dans le régime politique libanais, dans le sens de la construction d’un régime laïque et démocratique qui unifierait les Libanais sur les bases de l’égalité dans la citoyenneté. Le point de départ d’une telle solution, à la suite de la promulgation et l’application de la loi électorale, serait l’application des clauses de la Constitution concernant le dépassement graduel du confessionnalisme en politique et l’élaboration d’une culture nationale dans ce sens. 4- Résoudre les crises économiques et sociales, dont les plus dangereuses sont le chômage, l’endettement et la stagnation, avec tout ce qui en dérive sur les plans de l’appauvrissement et de l’émigration. De plus, la construction de l’État de droit aidera aussi à trouver les solutions nécessaires contre la corruption, le gaspillage et les abus de pouvoir qui s’expriment par l’exploitation des biens sociaux dans le sens des intérêts privés et partisans. 5- Condamner tout recours à l’exacerbation des sectarismes confessionnels. Mettre ainsi fin à la mobilisation médiatique dans ce sens. Parce que la préservation de la paix civile va dans le sens de l’intérêt national et constitue la seule voie contre la guerre. Elle consolide la situation interne du pays face aux complots extérieurs et permet de trouver les solutions et les réformes nécessaires. 6- Refuser toute logique et usage de l’assassinat politique. Toutes les parties en présence devront entériner le tribunal à caractère international dans un climat d’entente et loin de toute politisation ou position partisane venant tant de l’extérieur que de l’intérieur. 7- La crise qui sévit dans les relations libano syriennes doit être résolue dans un esprit de fraternité, d’égalité et de respect de la souveraineté mutuelle des deux pays, loin de toute aliénation aux projets de l’étranger. |